Cet ouvrage prend appui sur plusieurs enquêtes conduites dans le champ des politiques de lutte contre les discriminations et de diversité au travail, depuis le début des années 2000, dans le contexte français en particulier. Mettant en perspective les politiques françaises avec les travaux européens et les démarches pionnières de firmes étatsuniennes et canadiennes, il propose une analyse critique des démarches des acteurs économiques et politiques français autour de deux hypothèses : l’articulation insuffisante des approches entrepreneuriales de la diversité aux perspectives antidiscriminatoires sous-jacentes, d’une part ; le flou et les incertitudes propres à la notion même de diversité, au contenu de plus en plus polysémique, d’autre part. Des tendances qui favorisent ainsi dans le contexte français la réémergence d’une situation historique, analysée dans l’ouvrage, que marquent l’évitement et l’occultation des catégories d’ethnicité et de « race ». Se dessinent ainsi les contours d’une diversité sélective ou d’une bonne diversité au travail qui prend en charge certaines formes d’inégalités et de discriminations, mais pas toutes, au risque y compris de recouper des situations et des logiques discriminatoires.